Wikipédia la définit en tant qu’ « état de calme ou de tranquillité, comme une absence de perturbation, d’agitation ou de conflit. Elle correspond aussi à un idéal social et politique. »
Mais si l’on s’aventure dans les rues du monde entier, on s’aperçoit que pour l’enfant syrien la paix est ce qu’il recherche en fuyant les persécutions de son pays, que pour monsieur le Président la paix est la recherche d’un pouvoir équilibré avec les Etats voisins, que pour le petit agriculteur du Burkina Faso la paix définit sa façon d’être avec la nature, ou encore que pour le sans-abris au coin de ma rue la paix est une fausse réalité de notre pays.
Un terme qui fait rêver certains et qui pour d’autres fait partie du quotidien. Difficile d’y voir clair.
Le chercheur Paul Smoker m’a aidé à comprendre l’évolution du concept « d’une culture de la paix » dans sa publication « The Evolution of Peace Research » (Peace and Conflict Studies, 1994).
Il fait émerger six concepts de la pensée de la paix qui virent le jour un à un à travers les époques :
- La paix comme l’absence de la guerre
- La paix comme l’équilibre du pouvoir dans le système international
- La paix négative et la paix positive
- La paix féminine
- La paix avec l’environnement
- La paix intérieure
L’avant dernière forme de paix m’interpelle. Aujourd’hui, il n’est pas encore coutume de faire un rapprochement entre la paix et l’environnement. On me rétorque d’ailleurs souvent que la prise de conscience grandissante de la société sur ses valeurs n’est visible que dans mes yeux.
Et pourtant ! Smoker démontre qu’en 1990, une nouvelle dimension plus intime et philosophique du terme de paix voit le jour. En premier lieu, une paix entre les personnes qui s’appliquerait à tous les niveaux – de la famille et de l’individu à la société globale. En complément de celle-ci, la théorie d’une « paix avec Gaia » qui porterait une grande importante à la relation de l’homme avec les systèmes bio-environnementaux et où la planète serait au centre de toutes les préoccupations sociétales. Smoker parle d’une paix qui se traduit par « toute forme de non-violence physique envers les êtres vivants et l’environnement », il n’est donc pas question d’une définition spirituelle. Mais bien d’un rapprochement avec l’exploitation physique des ressources de la Terre par l’Homme.
Et nous y sommes. Le 21ème siècle. Une démocratie qui se questionne. Une mondialisation qui tue hommes, femmes, enfants, animaux, planète. Une modernisation toxique. Une Humanité qui se perd à travers racisme, prise de pouvoir, capitalisme.
Il est grand temps de semer l’optimisme sur nos terres anéanties par notre violence et nos créations malsaines. Et ce n’est pas les agriculteurs déjà abattus ou le bien célèbre GreenPeace qui le feront. Conscientisons-nous. Utilisons notre énergie pour des fins saines. Prônons la paix.
« Il ne peut y avoir de changement de société sans changement humain » a dit un jour Pierre Rabhi, pionnier de l’agro-écologie, philosophe et agriculteur en Ardèche (France).
By Camille Jego
Pour en savoir plus :
Pierre Rabhi : https://www.colibris-lemouvement.org/colibris/pierre-rabhi
Paul Smoker : http://www.gmu.edu/programs/icar/pcs/smoker.htm